Toy victim

Tout petit déjà, je passais des heures dans les magasins de jouets. Je circulais d’univers en univers en évitant soigneusement les rayons consacrés aux filles. Je cherchais les nouveautés, observais le dos des boîtes qui racontent l’histoire des personnages, lorgnais sur les objets que je ne posséderais sans doute jamais. Un jour, j’ai enfilé un masque. Désormais, je passe des heures dans les magasins de plongée. Les narines remplies de neoprène, je cherche les nouveautés, observe les plongeuses et lorgne sur les palmes que je ne posséderai sans doute jamais.

En passant par là

En passant par là, j’ai retrouvé la trace d’un disparu. Ses amis sont venus, un jour, déposer cette plaque au fond. Ils se sont probablement réunis un matin où le soleil éclairait la mer. Ils ont attaché plusieurs bateaux les uns aux autres. Dans le calme, ils se sont immergés. Les premiers ont installé la plaque. Les suivants sont simplement descendus pour partager quelques pensées avec lui. En passant par là, j’ai senti qu’il y avait sous cette plaque un petit feu qui ne s’éteint pas.

La machine à bulles

Le week-end avait pourtant bien commencé. Pas de quoi passer des heures dans l’eau, mais quand même. Et voilà que Thierry veut essayer sa nouvelle trouvaille : la machine à bulles. Une invention qui a demandé des années de travail et un imaginaire débordant. Au milieu du labo, la machine à bulles est enfin prête. Autour, c’est l’effervescence, tout le monde s’interroge sur le fonctionnement d’un tel appareil. Soudain, Valérie, visiblement très concentrée, met en marche le dispositif. Chacun retient son souffle. Un bruit sourd, inconnu mais rassurant rythme la pièce devenue silencieuse. Thierry, très ému d’essayer enfin sa machine, traverse le labo puis s’agenouille. Il se tient prêt. Valérie saisit la machine à bulles et l’installe sur la tête de notre professeur Nimbus. Affublé d’un casque qui lui donne une tête de bidibule, Thierry ferme les yeux. Autour, le labo est figé. Longuement, il inspire. Quand soudain, d’énormes bulles s'échappent de la machine avant de s'écraser sur le plafond du labo. La machine à bulles est née. Valérie regarde Thierry en souriant. Autour, c'est le soulagement général.

All by myself

Détendeur en bouche, j’inspire tranquillement. Un peu à l’écart de la palanquée, je laisse les autres s’agiter avec leurs lampes. Au loin, on distingue la nappe de brouillard qu’ils ont créé avec leurs palmes. Moi, je préfère la lumière naturelle et le palmage immaculé. Par petits fonds, le soleil est mon allié. Il dessine les silhouettes, fait apparaître des mirages aquatiques et malmène mes repères d’animal terrestre. Sans phare, je devine les couleurs. Parfois, il m’arrive même de fermer les yeux.

Blousons noirs

Dans les allées sablonneuses du Racou, on croise souvent des blousons noirs. Surtout hors saison, lorsque les locataires des maisons s’en sont allés dans les Métropoles. Restent quelques locaux qui continuent de profiter des charmes secrets des lieux. En fin d’après midi, par lumière rasante, les ombres des blousons noirs s’étalent sur le sable dans les petites rues étroites qui séparent les maisons. Leurs silhouettes sombres tranchent avec les murs blancs. Silencieusement, ils se déplacent en petit groupe jusqu'à la mer et disparaissent dans les flots.

Lèche vitrine

Vitrines illuminées, rues décorées. Le compte à rebours de Noël a commencé. Les institutions se chargent de rappeler au citoyen consommateur qu'il est temps de consommer. Au milieu du décor, les silhouettes couvertes de néoprène sont érigées comme autant de personnages imaginaires. Un monde figé qui met en scène l’objet de notre passion. Comme chaque année à pareille époque naît l’insidieuse envie de passer de l’autre côté de la vitrine. Quand soudain, au détour d’un masque et d’une cagoule surgit un regard qui semble trahir autre chose. Les yeux bougent derrière les vitres de ce masque. Faut-il encore s’approcher ? Vaut-il mieux s’enfuir ?

Nouveau jouet

Le Team s’est vu confier des nouvelles palmes à l’essai. Un produit importé d’Italie, le pays spécialiste en la matière. Valérie, qui porte les mêmes palmes depuis 1983, attendait cette nouveauté avec impatience. En mains, d’emblée, l’objet offre un look novateur et très attractif. Nous sommes allés essayer le nouveau jouet sous l’eau après près avoir pris soin de faire quelques préparatifs. Car la nouveauté, c’est que la dureté des palmes est réglable, selon le type de plongée et les capacités techniques du plongeur. La palme universelle serait-elle née ? Pour le vérifier, nous nous sommes immergés. Horizontale, verticale, ventrale, dorsale, costale, le Team a testé ces palmes dans toutes les positions. Le soir, Thierry a pris son bain avec et certains d’entre nous les ont aussi gardé pour dormir. Bilan : pas d’essoufflement ni de crampe à déplorer. En attendant Noël, le plus difficile, en somme, c’est de ne pas se les faire voler.

Kit scooter

Bonjour, peux-tu te présenter ?
Hi, my name is Lauren. J’aime la plongée subaquatique, la vitesse et les jouets destinés aux adultes.

OK, peux-tu nous en dire plus ?
Oui, je viens de m’acheter un nouveau scooter sous-marin. J'en rêvais depuis tout petit. Désormais, je palme beaucoup moins et je vois davantage de paysage. Du coup, j’ai arrêté de passer des heures scotché devant des limaces avec une loupe.

Y-a-t-il d’autres avantages à la pratique du scooter sous-marin ?
Oui, depuis que je fais vrombir mes hélices, je consomme moins, je me sens plus viril et les filles de Port-Argelès me sourient. Ma vie a changé, c’est certain.

Plusieurs témoignages le confirment :

Marion de Banyuls : depuis qu'il possède son nouveau scooter, nous l'attendons tous les jours sur le quai. Lauren, you're a sexy boy. Call me!

Sandrine d'Argelès : la nuit dernière, j'ai rêvé que Lauren m'emmenait faire un tour de scooter avec lui sur le Bananier. Désormais, mes nuits sont plus belles grâce à lui.

Ppo2maxmobile

Pour ses prochains road trips, le Team a pris contact avec la société Nissan. SuperBen a été mandaté pour aller négocier au pays du Soleil Levant le « NV 200 concept Car ». Un véhicule bien pratique pour partir plonger entre amis avec tout le matériel nécessaire à bord. Vivement Noël !

Giens l'enchanteur

Le Team est reparti en road trip. Direction le Var et la presqu’île de Giens. Quitte à quitter le paradis catalan, autant se retrouver dans un autre paradis. Point de chute : Espace Mer, à Hyères, un club impressionnant de logistique et d’organisation. Pour une fois, nous délaissons le camping car pour le luxe et le confort d’un bungalow moderne, situé à deux pas du club. 8h. Le soleil éclaire déjà Porquerolles. Nous gréons les blocs avant de répartir les effectifs sur deux bateaux : l’Odyssée et le Brigantin. A bord, chacun s’affaire. Les contemplatifs sont silencieux. Les agités bavardent. Les capitaines des deux navires veillent au grain. A bord, Valérie ferme les yeux en absorbant les rayons doux d’un soleil d’automne. Les plus belles plongées de la région nous attendent. Le Donator, la Gabinière et le Grec plus tard, Thierry est monté sur le sundeck pour contempler l’extraordinaire panorama qui défile sous nos yeux. De quoi rester longuement silencieux. De retour sur la presqu'île, le sable fin accueille une petite sieste méritée.

La grande évasion

Encore quelques mètres. Elle est là, toute proche, je peux l’entendre. Je sens ses embruns, son parfum iodé. Je perçois son bleu changeant, son écume naissante. Je voudrais courir la rejoindre, me fondre en elle. La ville me paraît si loin. Je m’échappe, je cours, je vais bientôt plonger. Encore quelques mètres. Encore un grillage à franchir. Mon shoot d’azote n’est plus très loin. Is diving a prison break ?