26 septembre 2007

Sound of silence


N'en déplaise au Commandant Cousteau, le monde du silence n’est pas fait de quiétude. Sous l’eau, l’oreille détecte le bruit du moteur. Angoisse du moniteur. Coup d’œil sur 360 degrés. Une hélice tourne sans doute à proximité. En surface, un peu comme les avions à réaction qui laissent une traînée blanche dans le ciel, l’embarcation creuse un sillon dans le bleu. A bord, les plongeurs ont déjà oublié qu'il se déplaçaient lentement quelques instants plus tôt.

25 septembre 2007

Vue de la mer






En pays catalan, il n’est pas rare de plisser les yeux. La Tramontane veille à éclaircir le ciel et à blanchir la mer. Passé le cap Béar, les flots s’apaisent et donnent tout loisir de contempler le phare, la baie sainte Catherine et les vignes qui tombent de la Tour Madeloc. Les lieux attirent du monde. A l’abri du Nord-Ouest, les bateaux viennent d’Argelès, de Port-Vendres, de Collioure et de Banyuls. Comme le dit souvent un moniteur d’Argelès, « la côte n’est jamais si belle que lorsqu’on la contemple de la mer. »

24 septembre 2007

Capitaine Iglo








Mon premier est aussi un camping. Mon second est une équipe polyglotte et joyeuse habillée en jaune et bleu. Mon troisième a remplacé les échelles perroquet par des ascenseurs. Qui suis-je ? Le centre de plongée La Sirena à l’Estartit, pardi ! Lorsque la meteo est capricieuse, le Team franchit la frontière. Accueilli par Hugo, le chef de centre, le Team a eu la chance de retrouver, par hasard, un personnage cher à notre enfance : le Capitaine Iglo. Lequel a troqué sa prestigieuse casquette de capitaine contre une casquette de baseball. Question d'époque, sans doute. Emu par cette rencontre inespérée, Thierry a mangé une ventrée de bâtonnets de colin au déjeuner. Sous l'eau, point de colins. Pourtant, l'Estartit reste une valeur sûre : mérous à gogo, corbs, tombants couverts de gorgones. L'Estartit tient ses promesses. D'ailleurs, une journée là-bas équivaut souvent à plusieurs jours à la maison.

21 septembre 2007

Pleins phares


Clac. Un faisceau apparaît au bout d’une silhouette. De loin, les plongeurs ressemblent à des petites crevettes qui harcèlent un mastodonte. Mon phare a l’air timide. De nuit, il est surpuissant. Devant ce géant, il est réduit à néant. J’avance à tâtons, c’est plus prudent.

20 septembre 2007

3 questions à Strangulator

Bonjour Strangulator, qui êtes-vous ?
Hi, my name is Strangulator and you’re listening to RTL2. Je viens de très profond. Une sorte de monstre des abysses à visage humain. Mon trip, c’est de faire peur aux gentils. C’est ma principale vocation.

Vous avez récemment pris en otage tout un aquarium. Quelles étaient vos revendications ?
Avec mon allié Blackfin, nous nous sommes dits qu’il y en avait assez des gentils poissons qui attendrissent les familles Ricoré. Pensez-donc : tous les gosses s’endorment en serrant une peluche de Nemo. Nous aussi, on a envie de s’endormir au chaud.


Quels sont vos projets ?
Détourner un bateau à fond de verre et partir en croisière plongée en Pologne. A condition que Superben ne vienne pas contrarier nos plans. C’est pénible tous ces mecs qui croient sauver l’univers en permanence.

Bonne humeur


Le matin, à la première heure, c’est presque chaque fois un bonheur d’entendre le bruit du moteur. C’est bizarre de reconnaître que le vrombissement me met de bonne humeur. On est là, pas beaucoup, à sentir que ces moments là ne sont pas des leurres. Un peu comme un quatre heure qui réchauffe le cœur, ces plongées-là effleurent l’idée du bonheur.

18 septembre 2007

Wooooooshhh



Woooooooooooooooshhhhhhhhh. Tram violente sur le Roussillon. L'automne approche. Les nuages circulent à grande vitesse dans le ciel. Au volant du break qui sillonne les virages de la côte Vermeille, le Tsar contemple en contrebas la mer toute blanche en osant un commentaire audacieux : « Comme disait l'oncle Boris, le fond de l’air est frais ». A l'arrière, JR et Val écoutent un vieux tube de David Bowie diffusé par RTL2, l'une des rares radios qui franchit le relief local. Au bout d’un chemin farci de trous, le Tsar enclenche la marche arrière. La voiture est stationnée dos aux falaises, pour rejoindre facilement un site à l'abri du Nord-Ouest. Les portes claquent. Le coffre s’ouvre. C’est le moment de déballer un joyeux bordel. Soudain, le regard Thierry s’interroge : « où ai-je rangé ma cagoule ? »

17 septembre 2007

Fin d'été




Derrière les lunettes brillent les dernières lumières d’été. L’eau étincelle. Les bateaux sont rares. Les bébères ont renoncé à la mer. Tant mieux. Toute la semaine, le vent d’Est a soufflé. Sous l’eau, mieux vaut éclairer les lampes pour échapper à l'obscurité.

13 septembre 2007

Saint Prosper Episode 3




Autour du mât de charge, les anthias assurent une animation colorée. Ces compagnons des mastodontes ajoutent souvent une touche de gaieté là où il n’y en a plus. Le soleil dessine des lignes verticales à donner le tournis. Le temps s’accélère. Accrochée à une chaîne, Valérie donne l’impression de voltiger au bout d’une liane. Il est temps de quitter le fond. Gilles amorce la remontée. Comme d’hab, le détendeur libère un petit goût de pas assez.

12 septembre 2007

Saint Prosper Episode 2






Sous nos yeux apparaît un monument, au sens premier du terme. Autrement dit, nous avons à faire à une épave qui nous ramène au souvenir des nombreux marins disparus lors du naufrage. Valérie en oublie l’air qu’elle chantait quelques minutes plus tôt sur le bateau. Méfiance. Au bout du phare de Thierry apparaissent les mailles. Depuis 1939, l’épave a eu le temps d’accrocher quelques filets qui justifient d’emporter un attirail de boucher, juste au cas où. Familier des lieux, Gilles veille au grain. Il nous guide avec prudence. Tant mieux, personne ne se sentait de jouer les fanfarons.

Saint Prosper Episode 1







Chaleureusement accueilli par Gilles Baysselier, le Team se prépare à partir sur une épave désormais mythique : le Saint-Prosper. Une plonge très particulière, tant elle est imprégnée de souvenirs. Sur la route qui nous mène à Rosas, nous avons encore en tête les émouvantes images rapportées par Patrice Strazzera, Franck Gentili et Gilles. Plus qu’une épave, le Saint Prosper est un lieu de commémoration. A bord du semi rigide, Valérie chante en boucle la chanson de la pub pour le pain d’épices : « Prosper, youplaboum, c’est le roi du pain d’épices… » Yvan, qui n’a jamais été amateur de pain d’épices, la regarde avec un brin de compassion. L’épave n’est plus très loin. Chacun s’équipe. La descente peut commencer. Très vite, une immense silhouette se dessine...


11 septembre 2007

Un tour au grenier







L’été, entre une sieste et une plongée, c’est le moment rêvé pour faire un tour au grenier. A l’intérieur des cartons couverts de poussière, il n’est pas rare de mettre la main sur des trésors oubliés. C’est d’ailleurs étonnant de constater à quel point les adultes ont fait leurs les figurines auxquelles ils se sont tant attachés.

Subvision


Je vois bizarre. Je vois autrement. Je vois comme au début d’un commencement. Je vois ma vie comme une BD. C’est ma réalité. Je vois mes amis comme des superhéros. Je vois trop grand. Mon masque est déformant. Je vois sous l’eau comme les visions étranges des saoulots. Mon ivresse est une sorte de maîtresse dont je ne parle qu’à confesse. Plongeur je suis, plongeur je me vois, plongeur je me crois.

10 septembre 2007

Banana mood


« Salut, c’est Sylvain. Ouais, bon, demain, rendez-vous à 8h. On fait la Banane ». Les sessions sur le Bananier commencent souvent comme ça. Un petit coup de fil amical et hop, on se retrouve le lendemain matin, les yeux encore collés, les cheveux au vent, en direction du large. A bord règne le Banana mood, une sorte d’enthousiasme mêlé de la sempiternelle question : quelle sera la visi au fond ? Mer lisse, soleil timide. A mesure que le bateau s’éloigne du port, les Albères se dessinent en arrière fond. La houle fait onduler le pont et rebondir les plongeurs sur les boudins. Le Bananier est là, tout proche. Reste à trouver le bidon sur lequel accrocher le bateau.