26 avril 2007

Greg le Millionaire









La French Riviera, comme disent les Anglos Saxons, offre d'autres joies que celles du pays catalan. Après un briefing au goût de café en plein quartier de milliardaires, nous garons le véhicule du Team entre deux voitures de luxe puis rejoignons la mise à l’eau en descendant sous le phare de la presqu’île de Villefranche. Le décor est splendide : pins immenses, roches claires, eau turquoise. L’avantage, dans les Alpes-Maritimes, c’est que les montagnes continuent sous l’eau. En quelques coups de palmes, on atteint facilement des profondeurs de 50 mètres et au-delà. Nous suivons donc les conseils de nos agents de liaison en prenant des blocs 15 litres, pleinement justifiés sur ce type de profil de plongée. Il est encore tôt mais nos paupières n’ont pas de mal à se décoller tant le site est riche : gorgones, spirographes, anthias, Banyulensis et doris géantes peuplent le site. La topographie laisse apparaître des pics sous-marins qui sculptent un décor chaotique.

25 avril 2007

Haven Episode 3













Lentement, nous retrouvons la lumière. Drôle d'impression de revenir d'un long voyage, loin de chez soi. A quelques mètres de la surface, nous approchons d'une station de décompression en orbite. Il y a là des tas de bipèdes palmés qui attendent que l'azote veuille bien quitter leurs corps sans encombres. C'est l'heure du biberon, semblent dire les yeux de Thierry. Nous basculons de mélange sur les ordinateurs avant de commencer une longue têtée sur les ponies. Un bon nitrox 75 qui fait du bien là où ça fait mal. L'oxygène aidant, plusieurs d'entre nous commencent à saliver en imaginant les glaces et le café italien qui nous attendent au port d'Arenzano.


Haven Episode 2











Coup d'oeil transversal sur la cheminée. Tout semble démesuré. Les verres des masques sont-ils à ce point déformants ? Le mur lisse de la face nord nous ramène au pont supérieur où nous pénétrons dans la salle des commandes. Les ouvertures sont larges et laissent entrer la lumière suffisante pour dessiner les silhouettes. Mais il y en une autre, plus discrète, celle d’une singulière statuette affublée d’un visage de poupée. Présence incongrue et fragile dans l’immensité des lieux. Un ange passe. Coup d'oeil au poignet : "ascending time" semble clignoter de plus en plus fort. Il est temps de quitter le fond : 30 minutes de remontée nous attendent.

23 avril 2007

Haven Episode 1









Au bout de la ligne de descente, le château, énorme, émerge enfin. Nous voilà enfin sur le Haven! Du gigantisme à l’état pur. Nous descendons d’un pont à l’autre sans emprunter les nombreuses rampes d’escaliers qui semblent mener encore beaucoup plus profond. Valérie se retourne persuadée d’être suivie : le Haven est plein de fantômes qui courent encore dans les escaliers. Nous n’avons pas atteint la PpO2 max mais la crise de vertiges n’est pas loin. L’échelle de l’épave nous renvoie à notre condition de petits hommes grenouilles ! L’organisation, là encore, est bien rodée : un bout matérialise la jonction entre le château et la cheminée, permettant d’optimiser les déplacements au fond. La progression avec nos anges gardiens italiens se fait pourtant au pas de charge. Bien que la plongée à l’air se limite à l’exploration du château entre 35 et 55 mètres, ses dimensions imposent un timing serré.

04 avril 2007

Saint Ex





1943. A la suite d'une panne de moteur, un aviateur s'est posé en catastrophe et doit tenter seul de réparer son avion. Le lendemain de son atterrissage forcé, il est réveillé par une petite voix qui lui demande « S'il vous plaît... dessine-moi un mouton ! ».

Mais qui étais-tu, toi, le jeune pilote anglais qui posa son appareil en douceur ? C’est la question qui nous taraude soixante ans plus tard en remontant à la verticale de l’épave du P38 Lightning immobilisée dans le sable. Un avion presque identique à celui que pilotait Saint Ex lors de son dernier vol. Pour goûter à l’atmosphère si particulière de la baie de La Ciotat, le Team a quitté le pays catalan. Malgré le froid printanier et le Mistral, nous sortons de l’eau habités d’une singulière euphorie. Celle que procure l’adrénaline et les mélanges trop enrichis.

03 avril 2007

Elliot





Avec ses grands yeux sans cesse en éveil, E.T. est l'incarnation même de l'enfance. Il ne parle pas, ou presque. Il marche en se dandinant comme les plus petits enfants. C'est un être simple, naïf, et c'est ce qui fait de lui un être capable de communiquer avec tout le monde. Il n'est pas rare de retrouver les scènes de notre enfance dans l'espace lointain. Galvanisé par l'azote, Thierry s'envole au guidon de ses souvenirs.