13 juin 2008

Bidibulles


Les bulles, j’en fais souvent. Pas assez à mon goût, c’est certain. Le soir, dans mon bain, je pourrais en faire aussi. Mais voilà, il y a des tas de bulles différentes. Celles de la surface, un peu grossières. Celles des autres, qui viennent percuter mon masque quand je suis mon binôme à la descente. Celles qui sortent des tôles des épaves après le passage d’une palanquée. Ou encore celles, plus petites, qui m’accompagnent tout au long de la remontée. Sans parler de celles qui circulent en moi en silence. Une certitude dans tout ça : je bulle donc je suis.

06 juin 2008

DP


Quand je briefe les plongeurs sur le bateau, je déclenche un moment d’écoute très particulier. Une sorte de pause dans l’agitation générale qui règne à bord. Chacun sort de sa bulle pendant quelques instants pour glaner les infos essentielles à la réussite de la plongée. Le site, son intérêt, les consignes de sécurité et tout ce petit monde retourne se préparer. Sous mes yeux, la feuille de palanquée m’indique la composition des palanquées. Lorsqu’elles se mettent à l’eau, je sais déjà sur qui je dois porter mon attention. Directrice de plongée, une activité stressante.

04 juin 2008

Sub entertainment





C’est bizarre cette nouvelle manie de tout prendre en photo pour ne retenir ensuite que les instantanés les plus réussis du réel. Passe encore pour les repas de famille, les noces d'or et les mariages. Mais ce besoin a désormais contaminé les plongeurs. Tout se passe comme s'il fallait rapporter une trace de visions éphémères, souvent secrètes, pendant longtemps réservées aux seuls membres de la palanquée. Le voyeurisme s’est emparé des hommes grenouilles. Mais au-delà de l’envie de capturer des images, les plongeurs ont trouvé, même sous l’eau, une façon de se divertir. Le monde sous-marin ne suffirait-il plus à l'étonnement ? La naissance des appareils numériques a donné naissance au sub-entertainment. Les soirées diapo ont de beaux jours devant elles.

02 juin 2008

3 questions à Jojo Le Mérou


Bonjour Jojo, pouvez-vous vous présenter ?
Hi, my name is Jojo le Mérou. Je suis une star de la vie sous-marine. Je suis apparu pour la première fois à l’écran dans les années 50. Plus précisément dans Le Monde du Silence de Louis Malle et Jacques-Yves Cousteau. Pour rappel, le film a été Palme d’Or à Cannes !

Qu’avez-vous fait depuis toutes ces années ?
J’ai tenté de survivre car les mérous ont longtemps été tirés à bout portant par les bipèdes palmés. Beaucoup de mes amis ont disparu ainsi. Les choses vont mieux désormais puisque nous sommes protégés.

Quelle vie menez-vous désormais ?
Je coule une retraite heureuse du côté de l’Estartit. Chaque année, des milliers de plongeurs me photographient. D’autres me contemplent béatement. Certains tentent de me toucher. Les îles Medes sont agréables à vivre : à manger toute l’année sans grand effort au point de devoir faire attention à ma ligne. Une vie de vieille star retirée du business en somme.